Les 3 livres qui ont changé ma vie
Choisir trois livres, c’est tout ? 😉
Il y a encore quelques années, je ne pensais pas qu’un livre pouvait avoir le pouvoir de changer une vie. C’est probablement parce que je n’étais jamais encore tombée sur l’un de ces rares objets, ou du moins je pensais qu’ils étaient rares. Souvent, on ne se rend pas compte tout de suite à quel point un livre nous a transformés. Ça prend du temps. Il faut le laisser reposer un peu dans nos têtes. Et puis après un certain temps on se rend compte qu’on y repense très souvent. On réalise à quel point il a changé notre manière de voir les choses. Et c’est une prise de conscience fantastique !
Et puis est venu le sujet de cet événement interblogueurs, et je me suis mise à faire la liste des livres qui ont eu le plus d’impact sur moi. J’ai eu beaucoup de mal à en choisir trois, mais j’ai finalement choisi L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman, La Salope Ethique de Dossie Easton & Janet W. Hardy et Writing Ourselves Whole de Jennifer Cross.
Cet article a été écrit à l’occasion de l’événement interblogueurs « les 3 livres qui ont changé ma vie » organisé par le blog Des livres pour changer de vie. Je t’invite à découvrir ce blog, en lisant cet article, que j’ai particulièrement apprécié : Le Zen et l’art de tomber amoureux.
A suivre ...
1. L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman
C’est l’un des tout premiers livres sur le développement personnel que j’ai lus. Je ne m’y étais pas réellement intéressée avant ce livre. J’avais dû lire un ou deux livres, qui ne m’avaient pas laissé une forte impression. J’avais aussi cette idée, pas tout à fait consciente, que le développement personnel était un domaine un peu friable, pas très sérieux, et dont les principes ne sont pas très solides. Il me semble que c’est une impression qui domine ma culture, ma famille, cette idée que tout ce qui touche à la psychologie, aux théories du comportement humain, c’est du vent.
C’est peut-être pour ça que ce livre a eu un tel impact sur moi. L’auteur est un chercheur et un journaliste, et il soutient ce qu’il avance par de nombreuses études. C’est le sérieux de sa recherche qui m’a frappée en premier. Il argumente de manière très efficace et m’a convaincue tout de suite de ce qu’il affirmait.
Ce n’est pas parce qu’on a un QI élevé qu’on réussit dans la vie
C’est la première idée qui m’a troublée. L’auteur affirme qu’il ne suffit pas d’être intelligent pour réussir. C’est pourtant une idée tenace qu’on nous inculque depuis l’école : il faut bien travailler, faire des études, avoir un bon travail pour avoir de la valeur en société et une vie agréable.
Mais Daniel Goleman nous démontre que le QI n’est pas le premier indicateur de réussite. C’est l’intelligence émotionnelle d’une personne qui est un bien meilleur indicateur du succès de sa carrière et de son bonheur. C’est notre capacité à maîtriser ses émotions et ses impulsions, notre habileté à nous motiver nous-mêmes, ainsi que notre empathie, notre compréhension des autres et nos aptitudes sociales. Ce sont quelques-unes des composantes fondamentales de l’intelligence émotionnelle.
L’auteur complète son argumentation en citant de nombreux chefs d’entreprises et responsables des ressources humaines. Ceux-ci affirment que ce qu’ils recherchent en priorité dans un candidat, c’est une capacité d’adaptation et d’intégration dans l’entreprise et l’équipe. Et ils placent ceci bien avant les diplômes.
Il est possible d’apprendre et d’améliorer son intelligence émotionnelle
Alors que le QI ne varie pas beaucoup au long de la vie, il est au contraire tout à fait possible de se former et d’apprendre l’intelligence émotionnelle. Pourtant, personne ne nous l’enseigne à l’école. L’école est encore bien trop obsédée par l’enseignement théorique du savoir.
Alors formons-nous ! Apprenons à nommer nos émotions, à les exprimer de manière saine, à retarder la satisfaction de nos désirs ! Approfondissons nos compétences sociales en sachant comment mobiliser et convaincre. En faisant preuve d’empathie.
Si tu souhaites trouver des pistes concrètes pour exercer ton intelligence émotionnelle, je t’invite à visiter cette page.
2. La Salope Ethique de Dossie Easton & Janet W. Hardy
Le titre, d’entrée de jeu, nous interroge. Une salope, n’est-ce pas une personne qui a peu de morale, peu de respect, pour elle-même et pour les autres ? Alors comment une salope peut-elle être éthique ?
Tout de suite, le titre nous fait une promesse. Celle de questionner nos attentes, nos idées reçues. Celle d’aborder une notion tenace et vaguement avouée, à savoir le fait qu’une femme ne devrait pas avoir plusieurs partenaires sexuels, au risque de se voir perdre son honneur et d’être couverte de honte.
Alors les auteures revendiquent le terme (slut, en anglais). Elles proposent de l’utiliser comme un mot doux. Elles entendent l’utiliser pour désigner ceux et celles qui ont fait le choix de considérer le plaisir et la sexualité « éthiques » comme quelque chose de bénéfique et de généreux.
Comment aborder le polyamour ?
Ce livre est une sorte de guide, de manuel plein de bons conseils pour celle qui souhaite tenter l’aventure du polyamour. Pour celui qui se rend compte que la monogamie n’est pas faite pour lui. Le polyamour se conjugue de nombreuses manières différentes : on peut avoir une relation principale « ouverte », ou on peut préférer avoir plusieurs partenaires, sans qu’aucun n’ait de priorité sur l’autre. On peut aussi être dans une relation à trois, quatre, cinq, … où chaque membre partage une intimité au niveau qu’il le souhaite (relations sexuelles ou non, vivre sous le même toit ou non, …). Le tout se faisant de manière éthique : tous les partenaires sont au courant de l’existence des autres. L’attitude de mise est l’ouverture aux attentes et désirs des autres, et l’écoute bienveillante aux doutes et jalousies qui ne manquent pas de faire surface.
Une approche ouverte et généreuse de la sexualité
Il me semble que la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui a une attitude paradoxale par rapport au sexe. Nous y sommes exposés au quotidien, à travers la publicité, la télévision, mais le sujet garde un caractère tabou. Imagine-t-on avoir une conversation constructive sur la sexualité en famille ou avec nos collègues ?
Lire ce livre m’a permis de repousser mes crispations instinctives à l’idée de réfléchir ou de parler de certaines notions. Est-il possible d’aimer plusieurs personnes à la fois ? Est-il possible de surmonter le sentiment de jalousie ? Tous ceux qui se prostituent le font-ils vraiment par désespoir ou manque de choix ? Doit-on vraiment avoir des relations sexuelles pour avoir une vie saine ? Est-il possible d’être intime avec quelqu’un sans être vulnérable ? Avoir des conflits dans un couple est-il normal ?
La Salope Ethique propose une réponse à ces questions, ou plutôt des pistes de réponses, ainsi que des exercices qui nous permettent de trouver nos propres réponses et nos propres valeurs. C’est un livre profondément humain et qui m’a redonné de l’espoir pour mes relations !
3. Writing Ourselves Whole de Jennifer Cross
Voici un livre rare et précieux qui se propose de nous aider à surmonter un traumatisme à travers l’écriture. Nous avons tous subi des traumatismes, petits ou grands. Ceux-ci nous poussent trop souvent à nous refermer sur nous-mêmes, à nous isoler de nos proches, et à nous retirer du monde.
L’auteure définit le traumatisme comme étant une expérience qui nous trouble, nous déroute, et nous empêche de comprendre. Elle nous réduit au silence, souvent parce que nous n’avons pas accès au vocabulaire approprié pour en parler. L’expérience nous a causé un dommage corporel, psychologique et/ou spirituel et a transformé notre compréhension de la réalité.
Réapprendre à marcher
Tout au long des consignes d’écriture suggérées, on se rend compte à quel point le traumatisme, le désir, le plaisir et la créativité sont intimement liés. Lentement, on met un mot après l’autre, comme on mettrait un pied après l’autre pour réapprendre à marcher. Et on (ré)apprend à se connaître. On apprend à écrire ce qui est incertain, brumeux, confus, désenraciné. Les certitudes et les peurs, ce qu’on sait être arrivé, ce qu’on ne sait pas être arrivé. Petit à petit, on redémarre une relation avec notre propre intuition.
Briser le silence
Ecrire permet d’avoir un récipient où relâcher nos histoires de deuil, de perte, d’humiliation, d’horreur, un espace ou faire honneur à notre survie. Ecrire nous permet de nous réconcilier avec notre propre corps, alors qu’on a le sentiment qu’il nous a trahis.
Souvent nos communautés ne nous laissent pas partager nos traumatismes. C’est dérangeant, embarrassant, c’est impudique. C’est pourtant ce dont nous avons grandement besoin pour nous remettre d’un traumatisme.
Jennifer Cross écrit : « Quand les enfant sont entraînés à ne pas parler de quelque chose, s’ils grandissent en sachant qu’ils ne doivent pas parler de cette chose ou même y penser, tu peux être sûr que quelqu’un va profiter de la situation. (…) La violence à l’égard des enfants requiert un silence particulier et spécifique : celui de l’auteur, celui de la victime, et celui du témoin. Chacun doit jouer son rôle « juste comme il faut » pour qu’un abus continue sans interruption. »
Alors, brisons le silence, et écrivons !
Bonjour,
Ton dernier conseil de lecture me parle. Peut-être parce que je suis moi-même écrivain…
Je vais peut-être me laisser tenter par cette lecture. Merci de me l’avoir faite découvrir 🙂
Mais je t’en prie Cécile 🙂
N’hésite pas à me dire ce que tu en auras pensé …
Merci pour cette sélection Aline!
J’adore ton petit texte de description au début, c’est exactement ça! On ne se rend pas compte en lisant un livre qu’il nous transforme, mais quelque temps après la lecture on réalise que ce livre a changé notre façon d’être!
L’intélligence émotionnelle de Daniel Goleman est un classique que je n’ai pas encore lu! Ta description m’a mis l’eau à la bouche, je vais bientôt le lire.
J’ai moi aussi participé à ce Carnaval d’article cette année, va faire un tour sur mon blog si ça t’intéresse!
La salope éthique a l’air de bien détruire ce sentiment de culpabilité que nous éprouvons par rapport au sex. Il a l’air intéressant.