Comment et pourquoi méditer ?
Quel rapport entre la méditation et les relations humaines, me demandes-tu ? La méditation, c’est une pratique pour améliorer son bien-être, et ça, c’est déjà une bonne raison de faire figurer cet article sur ce blog, puisqu’elle permet une meilleure relation avec soi-même.
Mais ce n’est pas tout. Avoir une pratique régulière de méditation permet aussi d’améliorer sa relation avec les autres. Pas convaincu ? Voyons voir 🙂
A suivre ...
Pourquoi méditer ?
Avoir la zen attitude
Ça t’est déjà arrivé de prononcer des mots que tu as regretté par la suite ? Dans un conflit, dans une discussion enflammée, on dit des choses « sous le coup de … » et on peut avoir l’impression, par après, que quelque chose s’est emparé de nous, on ne sait pas bien d’où c’est venu, mais on a en quelque sorte « perdu le contrôle » pendant quelques moments.
Alors, je n’irai pas jusqu’à dire que la méditation permet d’arrêter ce genre de phénomène, mais dans mon cas, elle m’a beaucoup aidée à comprendre comment mes pensées pouvaient défiler et surtout à quelle vitesse. Elle m’a rendue consciente des situations, mots, comportements qui provoquent certaines réactions chez moi. Et c’est d’une grande aide. Car même si la colère continue à prendre possession de moi de temps en temps, j’ai senti un ralentissement de mon « temps de réponse ». Il s’écoule une petite fraction de seconde supplémentaire entre le mot prononcé et ma réaction. A terme, j’espère bien pouvoir allonger ce temps pour pouvoir choisir ma réaction en toute conscience. Sans mentionner le fait que j’ai remarqué aussi une diminution dans la fréquence de l’apparition de la colère …
Déterrer les pensées automatiques
« De toutes façons, je suis trop susceptible / sensible / paresseux / … »
Il paraît qu’on a autour de 60 000 pensées par jour. Combien d’entre elles sont des pensées négatives de ce genre ? Tu veux le savoir ? Médite !
Ce qui est sûr, c’est qu’un nombre impressionnant de ces pensées sont automatiques, à peine conscientes, voire complètement inconscientes, et qu’elles forment l’opinion qu’on a de nous-même et des autres. Et si on prend le temps de les observer et de les questionner, on se rend compte qu’elles sont très souvent, trop souvent, infondées, injustifiées, parfois même illogiques et contradictoires !
Méditer permet de sortir ces pensées au grand jour, de les observer, et de décider si elles valent le coup.
Une meilleure écoute
Pratiquer la méditation te permet d’être plus à l’écoute. A l ‘écoute de toi-même et de l’agitation dans ta propre tête, des pensées qui se bousculent à une vitesse impressionnante. Etre plus à l’écoute aussi de ceux qui t’entourent.
A notre époque hautement technologique, on est bombardé de sollicitations. Le téléphone sonne, le smartphone nous signale l’arrivée d’un message, la télé veut nous convaincre d’acheter quelque chose … Il est bien naturel que notre cerveau choisisse de se renfermer sur lui-même et réduise l’impact de toutes ces « agressions ». Ça peut avoir pour conséquence d’être moins présent(e) pour nos proches, de ne pas être aussi attentive qu’on pourrait l’être.
Pratiquer la méditation permet d’entraîner son cerveau à être attentif à ce à quoi on souhaite être attentif, à ce qui compte réellement.
A lire aussi : Comment cultiver son empathie ?
La magie du changement
« Je suis comme ça, je ne changerai jamais ! »
La question de savoir si on est capable de changer ou non est une question qui est perpétuellement en débat. Pour certains, une personne est ce qu’elle est, elle ne change pas. Pour d’autres, on peut faire le choix de changer, et avec de la volonté, et de la patience, on peut changer tel ou tel aspect de notre caractère.
Depuis quelques décennies maintenant, des chercheurs en neurosciences (notamment Richard Davidson) étudient l’effet de la méditation sur le cerveau. Et surprise, le cerveau n’est pas aussi figé qu’on pouvait le penser. Grâce à un processus appelé la neuroplasticité ou la plasticité neuronale, le cerveau se réorganise et se réinvente constamment, selon nos besoins et notre volonté. La méditation encouragerait ce processus.
Loving Kindness
Nombre d’articles et de livres sur la médiation le disent, il n’est pas nécessaire d’être bouddhiste pour méditer. Ni de se rendre dans un temple. C’est une pratique accessible à tout le monde, et elle n’est pas seulement une pratique religieuse, on peut très bien l’adapter et l’intégrer dans son quotidien d’athée.
Il y a cependant une tradition héritée du bouddhisme qui est particulièrement destinée à prendre soin de sa relation à soi et aux autres, c’est la méditation de la bienveillance, en anglais Loving Kindness Mediation.
C’est une méditation en cinq parties, qui consiste à cultiver un sentiment de bienveillance envers soi-même, une personne aimée, une personne neutre, une personne difficile, et finalement tous les êtres vivants. Il existe beaucoup de variations de cette méditation, chacun est libre de l’adapter à ses propres besoins.
Elle est particulièrement efficace si on se retrouve dans un conflit avec quelqu’un. Quelle que soit l’origine du conflit, peu importe « à qui la faute », cette méditation permet de prendre du recul et de retrouver la sérénité nécessaire à toute résolution de conflit.
Comment méditer ?
Quand ?
La première chose à comprendre, à mon avis, c’est qu’il vaut mieux ne pas attendre d’avoir besoin de méditer pour méditer. Quand je suis sous l’emprise de la colère, la dernière chose que j’aie envie de faire, c’est de me mettre dans un coin et méditer !
La meilleure approche serait d’en faire un entraînement quotidien, comme on exercerait des muscles. Tous les jours, à la même heure, au même endroit.
Combien de temps ?
La première fois que j’ai essayé de me mettre à la méditation, j’ai voulu adopter tout de suite une « séance » de 20 minutes tous les jours. C’était une erreur. J’ai laissé tomber au bout de quelques jours, me disant que « c’est pas pour moi ». Deux ans plus tard environ, quand j’ai appris, grâce à mes lectures, que je n’étais pas obligée de faire 20 minutes pour que ce soit de la « vraie méditation », j’ai retenté l’expérience. J’ai commencé avec 3 minutes. Puis j’ai augmenté petit à petit. Aujourd’hui je peux méditer 30 minutes sans que ce soit une torture, même si je préfère une pratique quotidienne de 15 minutes. Après tout, il y a d’autres activités qui sont importantes pour moi, comme la lecture et l’écriture, et on n’a tous que 24 heures dans une journée !
Comment savoir si on a médité 10 minutes ? Ouvrir un oeil et regarder sa montre régulièrement ? Non, il existe des applis « minuteur » qui émettent un son léger et relaxant quand les 10 minutes préprogrammées sont écoulées. Ou tu peux utiliser le minuteur intégré à ton smartphone si tu as la possibilité de choisir le son de fin.
La position
Personnellement, la position en tailleur, je n’arrive pas à la maintenir plus de 15 minutes. Mes jambes s’engourdissent, mon dos me fait mal. Heureusement, la position en tailleur n’est pas obligatoire ! Certaines méditations guidées sur appli conseillent de s’assoir sur une chaise, le dos droit. Ou de s’allonger sur le sol. Le plus important est de trouver une position confortable qui permette la relaxation sans pour autant s’endormir.
Les styles
Quand on s’intéresse un peu à la méditation et qu’on se met à lire des bouquins et des articles, on se rend compte qu’il y a un nombre impressionnant de styles. Zen, spirituel, pleine conscience, méditation marchée, Qi Gong, … Il y en a vraiment pour tous les goûts et toutes les préférences.
Etre observateur
Une chose que j’ai apprise et qui m’a vraiment décomplexée était qu’il ne faut pas se dire qu’on a « raté » la méditation si on a passé son temps à penser à quelque chose. Méditer, tel que je l’ai compris, ce n’est pas « penser à rien ».
D’ailleurs, quelqu’un a écrit (je ne me souviens plus qui :-() que le cerveau ne peut pas s’arrêter de penser. Ce serait comme demander aux poumons d’arrêter de respirer. Mais on peut diriger les pensées vers un point d’attention, comme la respiration. Et le but serait, non pas d’arrêter de penser, mais de pouvoir observer les pensées et les émotions quand elles apparaissent, pour pouvoir en être conscient, sans se faire embarquer et engloutir. L’image la plus classique est de les observer comme des nuages qui passent. Ou comme un film au cinéma. A certains moments, on est pris par l’histoire, et on oublie qu’on est dans une salle de cinéma. A d’autres, on se souvient d’où on est, tout en étant capable de suivre le film.
Essaye ! Adopte la méditation en 5 étapes …
- Va faire un tour dans ton App Store ou ta boutique d’applis. Tapes « méditation » et tu trouveras une flopée d’applis qui peuvent t’aider à méditer en te proposant des méditations guidées.
- Si tu ne penses pas que ce soit ton truc mais que tu veux quand même essayer, commence avec une minute. Pas besoin de méditer deux heures par jour pour que ce soit efficace. En plus, au début, ce qui est le plus important c’est d’adopter la pratique, alors il faut commencer petit.
- Choisis un moment de la journée où tu sais que tu peux prendre un moment pour toi et que tu ne seras pas dérangée. Essaye de garder tous les jours le même moment.
- Tu as médité pendant une minute, tous les jours pendant une semaine ? Très bien, tu peux maintenant passer à 3 minutes. Puis 5. Puis 10. Augmente périodiquement jusqu’à ce que tu trouves ton rythme de croisière.
- Il existe des flopées de styles de méditation différents. Parcoure ton appli préférée et sélectionne les styles que tu préfères. Planifie à l’avance celles que tu vas écouter quand tu es en colère, quand tu es angoissé, quand tu n’arrives pas à dormir, quand tu veux développer de meilleures relations avec les autres …
Explore !
… en lisant un livre : L’art de la méditation de Matthieu Ricard
0 Comments