Comment réagir à une critique ?
Est-ce qu’on t’a déjà dit que tu avais du mal à accepter une critique ?
La première réaction qu’on pourrait avoir est : mais qui arrive à accepter la critique ? Est-ce que c’est une question de caractère ? Une question de fierté ? Est-ce que c’est de la susceptibilité ?
Quelle est la motivation de la personne qui fait la critique ? Est-ce qu’elle veut simplement te faire un reproche ? Ou est-ce qu’elle souhaite que tu modifies un comportement ? Si c’est juste pour faire un reproche, c’est pas très constructif …
En revanche, s’il s’agit de modifier un comportement, il pourrait être intéressant de s’arrêter deux minutes et d’analyser ce qui est critiqué et surtout comment …
Parce que c’est le comment qui, neuf fois sur dix, nous fait dresser les poils sur les bras. Si la manière de faire la critique était différente, on serait peut-être beaucoup plus réceptif …
Voyons pourquoi il est si difficile de se prendre une critique.
A suivre ...
La critique est une généralité
« T’as aucune patience ! »
Et alors toi, tu dois faire le décodage : d’accord, là, il y a 5 minutes, quand mon amie a pris des plombes pour choisir un pull, oui, j’ai manqué de patience …
Il faut donc prendre le temps d’accueillir la critique généralisée, puis de comprendre sur quelle situation concrète l’autre se base pour la faire. Et là tu peux te demander : est-ce que le manque de patience est une habitude chez moi ? Est-ce que je peux me souvenir de situations où j’ai eu de la patience ? Quelle est la tendance prédominante ?
La critique est ressentie comme une attaque personnelle
Et parfois, c’est pas un simple décodage qu’il faut faire, c’est prendre des vacances au loin … Certaines critiques généralisées sont ressenties comme de véritables attaques personnelles, certaines comme des déclarations de guerre. Donc là, il vaut mieux prendre un peu de distance, en espace et en temps, pour trouver les mots pour faire comprendre à l’autre que faire une généralité n’est pas constructif : on ne peut rien en retirer d’utile à part une baffe en pleine figure.
D’ailleurs, observons la différence entre « t’as aucune patience » et « t’es pas très patiente aujourd’hui, t’as mal dormi ? »
La première est, en effet, une attaque personnelle et fait une généralité sur la personne, sur son être. La deuxième concerne une situation plus précise, n’est-elle pas bien plus facile à entendre et à accepter ?
La critique vient d’une troisième personne
« Le chef m’a dit de te dire que t’as refusé de t’occuper du dossier Z. »
Et là ton cerveau se bloque. Non seulement tu dois faire face à ta faute, mais en plus elle a fait le tour du service. Et tu t’accroches à l’injustice d’avoir dû subir un jugement sans avoir la possibilité de te justifier en face de la personne qui a formulé la critique à l’origine. Et tu ne te concentres plus sur la faute, mais sur le tort qu’on t’a fait.
Encore une fois, il serait utile de prendre de la distance, respirer un bon coup, et réussir à mettre la colère de côté pour voir si en effet, tu as commis une faute.
A lire aussi : Comment et pourquoi méditer ?
La critique est faite devant un groupe de personnes
A la réunion du lundi matin, la chef mentionne devant tout le monde une erreur que tu as commise. C’est l’humiliation totale. La réunion continue, mais tu n’entends plus rien. Tout ce que tu entends, se sont les battements de ton propre coeur dans tes oreilles. Tu te demandes si tu ne devrais pas quitter la pièce. Le besoin de prendre tes jambes à ton cou et de fuir devient écrasant. La seule chose qui te retient est le fait que tu vas te faire remarquer si tu quittes la pièce, et que si tu fuis, tout le monde ne va se souvenir que de ça.
A nouveau, c’est le sentiment d’humiliation qui prend le dessus, et ta remise en question est quasi impossible, ce qui est normal. Dans ce cas, il va falloir laisser passer du temps avant d’être capable de séparer la critique du contexte de la critique.
On ne te laisse pas l’opportunité de répondre
« T’aurais vraiment pas dû parler de politique ce soir, tu sais bien que ça sert à rien avec lui. Au fait, t’as eu des nouvelles de Sophia ? »
Dans cette situation et les situations précédentes, la critique n’a pas été constructive, notamment parce qu’on ne t’a pas donné l’occasion de te justifier, ou de réfléchir à une manière de changer les choses. Il va donc falloir prendre l’opportunité, ou bien la créer, sans agressivité. Demande à être entendu. Puis présente calmement tes explications.
On ne te laisse pas l’opportunité de trouver des solutions
Tu as eu le courage de séparer la critique de la manière dont elle a été faite ? Tu as eu le temps de réfléchir à la critique, et d’en tirer des conclusions honnêtes ?
Alors il est temps de trouver des manières de remédier à la situation, ou à ta faute, et de les proposer.
Et si on te demande de réagir tout de suite, il me semble qu’il serait tout à fait naturel et justifié de demander un temps de réflexion. Qui peut improviser sous les projecteurs ? Pas tout le monde !
On te critique sur quelque chose qui est hors de ton contrôle
Notre apparence physique, le comportement de nos enfants, un livre qu’on aurait dû lire mais dont on n’a jamais entendu parler, résultat des ventes, …
Il arrive que la critique soit faite sur quelque chose dont on a la responsabilité, mais sur laquelle notre pouvoir de contrôle est limité … On peut s’appliquer à donner une bonne éducation à nos enfants, mais ces petits monstres sont des êtres vivants, pas des robots ! On peut mettre en place une bonne stratégie de vente, mais on ne peut pas prendre la décision d’acheter à la place des clients.
A toi d’analyser les paramètres : qu’est-ce qui est sous ton contrôle ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?
La personne qui critique est nerveuse
Il peut être utile aussi de se souvenir que la personne qui nous critique est, elle aussi, un être humain, et que faire une critique peut être aussi difficile que la recevoir !
Peut-être que ta chef a peur de ne pas être entendue, peut-être que ton ami a peur de mal s’exprimer, peut-être que ton père a peur d’être mal compris, peut-être que ta soeur a peur de s’emporter, …
Et la nervosité empire la situation : la critique, qui n’était pas facile à dire à la base, est dite de manière impulsive et agressive.
Conclusion
Nombre de livres sur le développement personnel nous disent que la faute permet d’avancer, d’apprendre. Mais cela peut être difficile, voire impossible, parce qu’on est vite embarqué par nos émotions, dues en grande partie à la manière dont le message est délivré. Accompagnée des sentiments d’humiliation et de colère, la critique est impossible à prendre pour une opportunité d’apprentissage et d’amélioration.
Dans un monde parfait, la critique serait faite de la manière suivante : au calme, dans un endroit neutre, elle serait structurée en mettant en valeur tes points positifs, elle serait faite avec bienveillance, et elle deviendrait une discussion d’égal à égal où tu aurais toute l’opportunité de trouver toi-même des solutions pour ta propre amélioration.
Malheureusement, on ne vit pas dans un monde parfait, et la personne qui fait une critique le fait souvent de manière maladroite et agressive. A toi donc la mission de décortiquer le message et d’en tirer les leçons appropriées.
Essaye ! Accepte la critique et tires-en profit en 6 étapes …
- Prends de la distance, écoute la critique dans son ensemble, fais savoir à la personne qu’elle a été entendue, et prends tes distances (géographiques, émotionnelles, temporelles).
- Respire un bon coup.
- Qu’est-ce que tu ressens ? Colère ? Humiliation ? Comment ça se manifeste dans ton corps (battements de coeur, respiration, tension dans les muscles) ?
- Est-ce que tu peux mettre tes émotions de côté pour analyser la critique en elle-même ? Trouve des exemples concrets de situations où tu a commis la faute. Trouve des exemples concrets de situations où au contraire, tu as su ne pas commettre la faute.
- Est-ce que tu peux penser à des solutions, des mesures à mettre en place pour changer ton comportement ? Propose-les.
- Trouve des mots calmes et non accusateurs pour dire à la personne qui t’a critiquée que sa manière de faire a rendu très difficile ta remise en question, et pourquoi.
0 Comments